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Marien Ngouabi, le 23 mars 1970 à Brazzaville

Le « chef de la révolution congolaise » avait été si populaire en son temps que ses jeunes partisans avaient proposé, après son assassinat, de débaptiser Brazzaville pour la nommer Ngouabiville. Toujours inexpliquée après 40 ans, la mort du commandant Marien Ngouabi, le 18 mars 1977, à Brazzaville, reste empreinte de mystère. Les télégrammes diplomatiques français que RFI a pu consulter décrivent les lendemains de l’assassinat, alors que le pouvoir se réorganise, qu’une chasse aux sorcières est lancée et que la rivalité s’installe entre deux officiers. Joachim Yhombi-Opango et le jeune Denis Sassou-Nguesso. Jusqu’à la victoire de ce dernier.

Les colonels Sassou- Yhombi- NGoma du CMP (de gauche à droite en 1er plan)

19 mars 1977. L’annonce est faite sur la radio officielle congolaise. Un commando-suicide à la solde de « l’impérialisme aux abois » a tiré à bout portant sur le « camarade Ngouabi ». Moins de 12 heures après sa mort, un comité militaire du Parti congolais du travail, la formation marxiste-léniniste que Ngouabi a fondée en 1969, s’est octroyé les pleins pouvoirs. Composé de 11 personnes, ce comité porte à la tête de l’État le ministre de la Défense, le commandant Denis Sassou-Nguesso.

Le jeune officier devient chef de l’Etat – du moins pendant quelques jours. Ce qui, en pleine Guerre froide, inquiète le Quai d’Orsay. La garde personnelle de Denis Sassou-Nguesso est composée de militaires cubains. Il passe pour prosoviétique. Il est réputé être « radical ».

« Ce que nous savons de la personnalité du commandant Sassou-Nguesso laisse prévoir une nouvelle radicalisation d’un pouvoir qui se préparait à revenir à la modération. soutient une note du Quai d’Orsay du 25 mars 1977. La ligne générale politique du pays ne devrait cependant pas subir de modification fondamentale. On peut simplement craindre un accroissement de la présence soviétique et cubaine. »

Même si l’économie congolaise connaît des difficultés (dues à la chute de la production pétrolière et à la fin de l’exploitation des mines de potasse, notamment), beaucoup de Congolais pleurent un chef d’État qui jouit d’une véritable popularité. D’origine modeste, ce militaire préférait les treillis aux tenues d’apparat, les casquettes en toile aux képis. Il lui arrivait même de travailler aux champs.

Dans les cercles du pouvoir, toutefois, Ngouabi ne faisait pas l’unanimité. Il a dû déjouer une dizaine de tentatives de coup d’État et a même échappé à un accident d’hélicoptère.

Il n’était pas, non plus, en odeur de sainteté à Paris. Cet ancien chef de bataillon, bien que formé en France, ne cessait de dénoncer le «néocolonialisme ».

Chasse aux sorcières

Au lendemain de son assassinat, les nouvelles autorités mettent en cause un commando qui aurait eu des complices au sein de la garde présidentielle. Soupçonné d’être de mèche avec les assassins, l’ancien président Alphonse Massamba-Débat est vite arrêté. Le défenseur du « socialisme bantou » — à la différence du « socialisme scientifique » prôné par Ngouabi — reconnaît avoir trempé dans une cabale, toujours selon la thèse officielle. Ses « aveux », qui donnent la curieuse impression d’être lus, sont même diffusés à la radio.

« Il s’agit en fait d’un montage de déclarations […] qui ne peut convaincre aucun observateur de bonne foi et laisse une impression pénible », rapporte l’ambassadeur de France, Bertrand Dufourcq, le 24 mars 1977.

Massamba-Débat sera sommairement jugé par une cour martiale et fusillé. Son ancien Premier ministre, Pascal Lissouba, lui aussi arrêté, sera condamné à mort, une peine qui sera commuée en détention à perpétuité. Il sera libéré deux ans plus tard.

Quelques jours après la mort de Ngouabi, le cardinal Émile Biayenda est lui aussi assassiné. Des fidèles en colère assistent aux funérailles du jeune et populaire prélat. « Ce jour-là, j’ai vu, ce qui ne m’était jamais arrivé jusqu’alors, la détresse et la colère de tout un peuple », peut-on lire dans un message conservé aux archives du Quai d’Orsay et non signé, en date du 28 avril 1977. Le vicaire général, qui préside la cérémonie religieuse, calmera ses ouailles.

L’ascension de Denis Sassou-Nguesso

Après le bref intérim de Sassou, un colonel Yhombi Opango, succède à Ngouabi, mais le commandant Sassou-Nguesso veille au grain. Ce dernier redouterait « la réapparition de l’influence occidentale » à Brazzaville, selon une note pour le ministre des Affaires étrangères (Jean-François Poncet) datée du 26 décembre 1978. « Le clan radical du comité militaire du Parti, animé par le colonel Sassou-Nguesso, et les organisations de masse (jeunesse et syndicats) inféodés aux Soviétiques, exercent une surveillance de tous les instants sur le chef de l’État. »

Ce commandant n’inspire guère confiance au Quai d’Orsay. Cet officier est « fortement soutenu par les Soviétiques et les Cubains », selon une note du 31 mars 1977. L’auteur du texte voit se dessiner une « âpre » lutte pour le pouvoir entre radicaux et modérés « car ce que nous savons de la personnalité du commandant Sassou-Nguesso laisse prévoir une nouvelle radicalisation d’un pouvoir qui se préparait à revenir à la modération ».

Le ministère des Affaires étrangères craint une nouvelle flambée de « passions » dans cette ancienne colonie du « Moyen-Congo ». Elles seraient monnaie courante depuis la chute de l’abbé Fulbert Youlou, en 1963. « Règlements de comptes au sein du parti unique, purges dans les rangs de l’armée, remaniements ministériels en chaîne, ‘valse’ des premiers ministres […] tandis qu’à plusieurs reprises les détenteurs du pouvoir devaient faire face à des tentatives de putsch, voire à des mouvements de rébellion armée », explique une longue note datée du 30 mars 1977.

Au Quai d’Orsay, on attribue cette instabilité à « un phénomène de décomposition interne ». « Le président Ngouabi, dont tout le monde s’accorde à reconnaître le courage physique, avait, avant de tomber sous les balles de l’un de ses compagnons d’armes, déjà dû affronter plusieurs conspirations tramées pour la plupart, non pas par des civils, mais par ses pairs. »

Marxisme « bien tempéré »

Les diplomates français estiment d’ailleurs que la classe politique à Brazzaville était, depuis longtemps, plus révolutionnaire en paroles qu’en actes. Pierre Hunt, ambassadeur à Brazzaville et futur porte-parole de l’Élysée (sous Valéry Giscard d’Estaing), l’avait constaté dès le début des années 1970.

Le marxisme du président Ngouabi était « bien tempéré », écrivait-il le 4 avril 1973. « Déçu par le manque d’efficacité des entreprises d’État, inquiet de la démagogie syndicale, le président congolais veille par une navigation un peu sinueuse à éviter les récifs. Ses adversaires du moment, appuyés sur un radicalisme juvénile, ne veulent point d’un ménagement et appellent par tous les moyens les grands bouleversements générateurs de la société prolétarienne. »

L’avènement d’une démocratie populaire ne fait pas rêver le colonel Yhombi-Opango, qui succédera au « camarade Ngouabi » le 6 avril 1977. « Le nouveau chef d’État […] est, de loin, le plus intelligent, le plus faisandé aussi. assure le document non signé du 28 avril 1977. Il semble, en particulier, qu’il ait magistralement doublé l’homme des Russes et des Cubains, Sassou-Nguesso. Il a la réputation d’être pro-occidental mais se garde bien de le dire. »

Pro-occidental? Il l’est sûrement puisque le nouveau président se rapprochera vite de Paris, où il rencontre, dès juin 1977, le président Valéry Giscard d’Estaing. Ce dernier donnera le feu vert à l’envoi à Brazzaville de deux commissions d’experts, l’une pour relancer l’exploitation de la potasse, l’autre pour apprécier la situation économique du pays.

Denis Sassou-Nguesso – un ministre qui « ne semble pas jouir d’une grande popularité ni dans le parti, ni surtout dans l’armée », soutient un document « confidentiel défense », daté du 7 juillet 1977 – éprouve, selon la diplomatie française de l’époque, une animosité notoire pour le président Yhombi.

Un autre document « confidentiel défense » daté du 11 août 1978 prédit la suite. « Les rivalités qui opposent le président Yhombi-Opango à son ministre des Armées, Sassou-Nguesso, soutenu par les Cubains, prennent un ton aigu et pourraient déboucher sur une épreuve de force. » Le président Yhombi sera effectivement remplacé, deux ans plus tard, par Denis Sassou-Nguesso.

Par Michel ARSENAULT

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Tous les autres étaient des béni oui oui ;;;;;;; sauf SASSOU qui avait planifié la draculasation du pays …
Aujourd’hui nous y sommes …..

Il y a quarante ans ELF a fabriqué un monstre. Il avait eu le feu vert pour renverser Marien. Le type a fait tuer 2 présidents, un Cardinal, exploser le DC10 d’UTA, provoquer 400.000 morts et le Beach, les prisonniers politiques, le vol systématique.
Hier Moho Nord a commencé à couler, un gisement volé à EXXON. Joli gâteau d’anniversaire, 100.000 barils jour. Bon anniversaire les pétroliers, Il y a autant de sang francophone qui coule au Congo que de pétrole !

Moi-Ngai za Militaire Excessif sur 18/03/2017 à 12:40

ExxxonMobil, Tillerson n’a pas oublié, bref! Nous martèlerons à tout moment si besoin est, pour le lui rappeler à bon escient et pour une vaccination adéquate contre toute tentative de corruption ‘takouette’ à propos…

Il faut avouer catégoriquement et reconnaître sans aucune hésitation et sans pitié d’ailleurs, que les ‘militaires’ (regardez-les bien ces CON-go-LAIDS, si affreux qu’ils sont sur cette photo qui autrement rappellerait plus que la Corée du Nord au 21è siècle, pour l’Exécutif par exemple, s’il vous plait) ont lamentablement ÉCHOUÉ au Congo-Brazzaville sur TOUS les plans sans exception, et plus tragiquement dans la politique (dans laquelle ils n’auraient jamais dû mouiller du tout pour commencer) qu’ils ont précipitamment embrassée malgré leurs mines patibulaires de gros totos et d’autres gringalets mal éduqués au delà de toute éthique travestie, depuis le départ prématuré du premier président congolais, l’abbé Fulbert Youlou.

En tout cas, l’argument farfelu de revoir un autre ‘militaire’ un cinquantenaire plus tard (mon Dieu!) après ce cuisant échec sans appel à la tête de l’État, ne tient pas debout et s’écroule de lui-même si l’on ose croire honnêtement à une véritable démocratie. Alors, messieurs les intellos de panier fourchus à double carapaces, nous vous disons sincèrement:

PLUS JAMAIS de ‘militaire’ quel qu’il soit à la magistrature suprême, pour un Congo civilisé, intellectuel et démocratique, demain. Les soldats à la caserne, un point un trait. On ne peut prétendre parler de l’impératif du jeu démocratique et en même temps soutenir que « seul un ‘militaire’ peut réussir à ramener l’ordre et la paix » dans ce bourbier qu’est devenu la terre de Matsoua. Au risque de le répéter, on le voit aujourd’hui très bien, ils ont FAILLI sur toute la ligne. Non-sens donc, malhonnêteté intellectuelle des ‘aspirants-boukouteurs’ qui ne présage rien de bon. Que ces MORONS en uniforme déguerpissent à jamais pour toujours, loin de la politique!

Où est-il ce Congo libre et paisible où il fait bon vivre, avec ces moins que rien, médiocres en sales godasses puant jusqu’à la cervelle, et démesurées, depuis 1968?

Ba yina ke na makutu, ba kuwa.

Moi-Ngai za Militaire Excessif sur 18/03/2017 à 12:49

*MORONS… (politiquement parlant; mais aussi professionnellement, après tout!)